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    Je flotte sur les marées de ton esprit soupçonneux, déambule comme un chameau patient dans un paysage ondulé du désert et porte le fardeau de ton cœur vaudou sur mes épaules fatiguées de maintenant jusqu'à l'éternité où en attendant le grand prophète Zoroastre, ton cœur d'artichaut peut boire son propre sang à la place du mien.

    Oh, Ahura Mazda, Divinité de la Sagesse, que tu réussisses à chasser le Druj hors de son petit cœur et que tu puisses y faire revenir Asha, l'esprit de l'ordre, de la justice et de la vérité. 


    Zoroastre = prophète du zoroastrisme, la religion officielle de l'empire perse à trois reprises (sous le roi Hystaspès, sous les Achéménides et sous les Sassanides.
    Ahura Mazda = Le plus grand esprit de révérence dans le zoroastrisme.
    Asha = La vérité, la justice et l'ordre
    Druj = le mensonge et la tromperie

     

     


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    Exigence


    Aime-moi comme si tu étais un
       Chevalier macho
       Gentilhomme timide
       Gros ours brun affamé 
       Loup méchant en colère
       Garçon stupide
       Éternel rêveur
       Gigolo italien
       Japonais maladroit 
       Fou poète persan

    Aime-moi avec des
        Fleurs dans les mains 
        Moules frites à Lille 
        Haïkus qui riment
        Et qui comptent six-sept-quatre syllabes

    Aime-moi quand je
         Suis habillée, maquillée 
         Me trémousse dans la rue
         Trébuche avec mes talons trop hauts
         Ressemble à un canard avec mes espadrilles 

    Aime-moi quand je suis
         Femme sans chemise de nuit
         Sans rouge à lèvre
         Nue 
         Innocente taquine impitoyable

                 
                 Et... puis...

                 Peut-être que... moi aussi je t'aimerai


    Purana
    https://www.oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/poemes/purana/exigence/ 


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    Chute des feuilles

    Frissons de nouveaux bourgeons

    désaccord d'automne

     

     


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    De mes mains coule un silence vert, que rien ne trouble, du silence, du silence, du silence. Un silence lourd comme le soir qui vient, un silence silencieux comme le sablier où glisse le sable et qui laisse ma tête vide, ma tête qui ne comprend plus ce fil de l'eau immobile.

    Immobiles mes pensées, et immobile ma main, immobiles comme ce silence impressionnant, comme ce silence séculaire et vert dans lequel je me laisse immerger.

    Une brise calme caresse les feuilles qui m'invitent en chatoyant doucement au soleil. Un instant, le souffle devient plus fort, un instant mes mains s'agitent dans un rêve de peau, puis redeviennent sages car rien ne peut, rien ne doit bouger dans le silence vert. La barque de mon rêve glisse entre les cardamines et les saules. Les hérons cendrés se taisent, retenant leurs ailes, les insectes sont posés.

    Je n'ose pas respirer, mes yeux sont fixes ; l'éternité me touche et me prend.

    Un nouveau coup de rame, très lent, un pas léger sur l'herbe fraîche, elle passe.

    Je me demande si mon cœur bat encore, si mon cœur va se remettre à battre. Pourquoi ne pas s'arrêter pour toujours, dans ce moment parfait, pourquoi revenir aux paroles, aux gestes, aux regards ?

    Et la stase continue dans le silence vert où le temps ne coule plus. Le temps est figé, il attend ; les arbres attendent, la nature attend. Autour de moi tout m'observe ; je suis l'acteur désemparé qui ne connaît pas son rôle, je n'ose plus bouger, même-plus-dire-un-seul-mot, peur de rompre le charme. Je suis la Belle au bois dormant qui vogue, qui s'abandonne dans cet onirisme vert.

    Et tout attend, tout attend sans impatience, dans une si parfaite immobilité. Je n'ose pas poser ma main, ou bouger mon bras, je n'ose même pas tourner mon regard ; peur de troubler cette harmonie bienheureuse, peur de briser à jamais le silence vert.

    Rien, il ne se passe rien… Étrange et rare moment où seul le rêve est possible et, avec le rêve et le silence, tous les fantasmes de douceur aboutie, une éternité de douceur et de calme. Je pense : "Oui… Prendre le bonheur avant qu'il ne se pose… " Je sais, il faut le prendre et je le prends. Je veux rester pour toujours suspendu dans cette cotonneuse quiétude verte.

    Alors, je continue de me taire. Je sais que je dois me taire, fermer les yeux, et puis attendre un nouveau rire, une parole. Une attente d'elle, une attente délicieuse que je prolonge en rêvant encore et encore, en rêvant que je rêve.

     

    20/08/17


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    La chaleur étouffe

    l'enivrante parole

    du figuier

                                Elle est là

     

    Les pommes d'amour

    se laissent caresser

    l'air est si doux

                                 Elle est là

     

    Pas encore, pas déjà !

     

    L'herbe sous mes pieds

    reste fraîche

    comme un rire juvénile

                                Elle est là

     

    La libellule rouge

    se pose, gracile,

    sur ma chemise rouge

                                Elle est là

     

    Je goûte la délicieuse

    silencieuse

    siliceuse attente

                                Elle est là

     

    La main vient pour

    une autre émotion

    un espoir de peau

                                Elle est là, elle est là !

     

    Pas encore, pas déjà !

     

    Un volcan de

    battements de cœur

    dans la poitrine

                                Elle est là

     

    Toujours

    elle sera là

    clarté de mes silences

     

     

    20-08-17


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