• Les pages blanches

     

     

    Le livre de sa vie n'était pas encore ouvert. Chaque page en était vide et pure, de la première à la dernière.

     

    En comptant ces pages, une à une. la jeune vierge sentait une grande solitude, une immense anxiété.

     

    Sa virginité n'avait d'égale que celle des pages du livre. Son livre où il n'y avait rien. Son livre aux feuilles si tendres.

     

    Un jour, il lui faudrait écrire là son désir brûlant, ses doutes sans fin, ses amitiés amoureuses, et le fil des jours. Sa chair deviendrait la matière du livre et, au soir de sa vie, la pâte blanche et molle serait un fourmillement d'émotions et de sentiments couchés là.
    Jour après jour.

     

    Elle ouvrit son encrier et trempa la plume.

     

     

     

     

     

    « Un jour de pleine lune et de pluies battantesUne fourmi dans la tête »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 5 Novembre 2015 à 16:45

     

    Encore pure comme une vierge, au soir de sa vie…
    Rester pure, en dépit de son désir brûlant, ses doutes sans fin, ses amitiés amoureuses… 

    Telle est la bénédiction pas offerte à tout le monde.
    Je pense quand même à la pureté de l'esprit plutôt qu'à celle de la chair.

    Un jour, il lui faudrait écrire, et son esprit deviendrait la matière du livre de sa vie. 
    Cet esprit, toujours en attente d'être défloré, d'être lu. 

    Comme presque toujours, magnifiquement exprimé.

    Merci à toi !

     

    2
    Jeudi 5 Novembre 2015 à 19:54

    Un esprit qui devient matière, je trouve que c'est un peu compliqué.

    Quoique...  il y a bien Jean (1,1) qui nous a dit "... et le verbe s'est fait chair." yes  Alors...

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