Enfant, j'avais un ours en peluche. Je l'aimais.

Le pauvre avait perdu un oeil (ses yeux étaient faits avec des boutons de chemise...) mais je l'aimais beaucoup malgré son aspect usé et pitoyable et quand je suis devenu adolescent, ma mère, fanatique de l'ordre par le vide, a voulu le jeter.
Indigné, j'ai refusé !

Comme il était vraiment très sale - comme souvent les ours en peluche que les enfants trainent partout -, un jour ma mère, toujours fanatique de l'ordre et aussi de la propreté, a décidé de le laver...

Pour être sûre qu'il soit bien propre, elle l'a enfourné dans la machine à laver et... mon pauvre ours en est sorti propre mais malheureusement tout démembré.

J'en étais vraiment désolé mais j'ai voulu conserver les morceaux. 
Des années plus tard, probablement pris d'une vague de nostalgie, j'ai recherché l'ours.
Ma mère l'avait jeté sans rien dire, croyant que j'avais oublié mon compagnon pour toujours.

Voilà comment on quitte définitivement son enfance, ... dans la douleur !